Article Sécurit'Lait Presse Océan - vendredi 31 mai 1995

Des bracelets fluo pour identifier les vaches

Alan Coraud, éleveur-vigneron-inventeur

Alan Coraud, agriculteur à la Remaudière, en Loire-Atlantique, est plus qu'un pluri-actif Un multi-actif. Outre les vaches laitières et le muscadet, il donne aussi dans l’invention et dans la communication.

Chez Alan Coraud, certaines vaches portent un bracelet fluo à leur patte arrière droite. Pas pour l’élégance, mais pour des raisons très pratiques. Rose pour celles qui sont traitées aux antibiotiques, vert pour les vaches taries, jaune pour celle qui viennent de vêler, orange pour celle qui méritent une surveillance particulière, les fortes têtes par exemple.

Un code en couleur

Jeune vacher remplaçant, changeant sans cesse de troupeau, Alan Coraud avait du mal à identifier les vaches à problèmes. Surtout celles qui sont soignées par antibiotiques et dont le lait rend impropre aux fabrications tout le produit d’une traite. Un coup de crayon gras, une ficelle, un bout de chatterton à la queue, plus tard une bande velcro à la patte, tentaient de les signaler. Mais ces signes ne résistaient pas aux mouvements et aux frictions des stabulations.
Il a eu l’idée d’élargir la bande velcro et de lui ajouter une boucle en plastique. Ainsi, le bracelet ne s’arrache plus. Breveté en janvier 1995, le est commercialisé depuis l’été dernier. D ‘importantes laiteries (la Cana, Eurial, Bongrain) le proposent à leurs producteurs. Le « Sécurit’Lait » est vendu en paquet de six, à 10 F hors taxes l’unité. Des tableaux en carton ou plastique, installés dans la salle de traite, récapitulent les indication des bracelets fluo. Un système simple et très fiable qui peut éviter de lourds désagréments. La présence d’antibiotiques dans le lait coûte 15 millions de francs par an aux éleveurs et deux fois plus aux entreprises.

Lait, muscadet, marketing

Alan Coraud quitte de plus en plus souvent son troupeau de 38 vaches et le vignoble de cinq hectares qu’il exploite avec son épouse et un salarié. Assicié avec deux de ses frères dans une agence conseil en marketing, il prospecte les campings du Sud-Ouest pour la réalisation de leurs dépliants publicitaires. Un département de l’agence propose aussi des étiquettes aux vignerons. Celles du Moulin de Sainte Catherine ressemblent aux vins qu’elles habillent : vert tendre pour le muscadet, pelure d’oignon pour le gamay.

Gilles BÉLY

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